Les statistiques le démontrent: les piqûres de tiques nettement plus nombreuses!
En Suisse, le nombre de piqûres de tiques - ou morsures de tiques - augmente massivement depuis 2016. Une experte de la Suva en fournit les principales raisons et explique pourquoi ces petits acariens peuvent être dangereux et surtout comment se protéger au mieux contre les tiques.
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Après un bref retour de l’hiver, le printemps frappe à nouveau à nos portes. Le retour des beaux jours réveille nos envies de jogging, d’escapades à vélo ou de promenades dans la nature. Mais attention: le risque de piqûre de tique est particulièrement élevé lorsqu’il fait doux. «Les tiques sont principalement actives en période d’humidité et de douceur printanières», explique Anja Zyska, cheffe de la division médecine du travail et spécialiste des tiques à la Suva. Et contrairement aux idées reçues, elles ne se laissent pas tomber des arbres, mais se baladent dans les sous-bois, en lisière de forêt et en bordure de chemin dans les hautes herbes - jusqu’à 1,5 m au-dessus du sol. Elles se fixent sur les animaux et les êtres humains qui les frôlent en passant.
Plus de 17 000 piqûres de tiques enregistrées
Bien que le nombre de piqûres de tiques enregistré par les cabinets médicaux varie chaque année, on observe une augmentation depuis 2016. Si la moyenne annuelle à long terme est d’environ 9400 cas, les assureurs-accidents ont enregistré plus de 17 000 cas en 2018, soit une augmentation massive d’environ 80 %. Les conditions climatiques pourraient constituer l’une des explications plausibles. «La météo exerce une nette influence sur le nombre de piqûres de tiques. Quand la température se réchauffe rapidement au printemps, les tiques quittent leur torpeur hivernale», explique Anja Zyska. L’être humain est lui aussi plus actif lorsqu’il fait beau temps: il a envie de sortir. D’une manière générale, les activités de loisirs dans la nature sont en progression, notamment en ces temps de pandémie de coronavirus. Conséquence: le risque de piqûre de tique augmente.
90 % des piqûres de tiques se produisent pendant les loisirs. Dans près d’un tiers des cas, elles surviennent au cours d’une randonnée à moins de 2000 m d’altitude, dans les bois, les prés et les champs. Il existe plusieurs espèces de tiques sur le territoire suisse. La tique du mouton, dont l’habitat s’étend jusqu’à 2000 m d’altitude, est la plus fréquente. Les piqûres de tiques sont indolores. Elles ne se remarquent souvent que tardivement.
Les tiques peuvent transmettre des bactéries dangereuses
Le problème est que les tiques peuvent transmettre des bactéries dangereuses, comme la borréliose, une maladie infectieuse particulièrement sournoise. «Dans le pire des cas, la maladie peut causer des atteintes chroniques au niveau des articulations ou du système nerveux», explique Anja Zyska. La tique peut également transmettre des virus qui peuvent notamment déclencher une méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE) – qui est une forme de méningite d’origine virale. Non traitée, elle peut entraîner des inflammations du système nerveux et des paralysies, voire même, dans des cas extrêmes, la mort. La vaccination est l’unique moyen de se protéger contre la MEVE. L’Office fédéral de la santé publique recommande d’ailleurs la vaccination pour tous les adultes et enfants dès six ans dans toute la Suisse (sauf les cantons de Genève et du Tessin).
Comment se protéger contre les tiques?
Le meilleur moyen d’éviter les piqûres de tiques est d’éviter les endroits de prédilection de ces acariens. Lorsque l’on se trouve dans des sous-bois ou des broussailles, la Suva conseille de porter des vêtements fermés et idéalement de couleur claire. Des habits clairs augmentent, en effet, les chances de repérer plus rapidement les tiques et de les enlever. Un point crucial pour lutter contre la borréliose: plus on enlève rapidement la tique, plus le risque d’une transmission de la maladie diminue. Des produits répulsifs appliqués sur la peau et les vêtements offrent également une bonne protection contre les piqûres de tiques.
Dans tous les cas, la Suva conseille d’inspecter systématiquement son corps et ses vêtements après tout passage dans une zone pouvant abriter des tiques. Elles se logent volontiers dans le pli du genou, dans l’aine et sous les aisselles. Chez les enfants on peut aussi en trouver au niveau du cuir chevelu.
Retirer correctement une tique
Que conseille l’experte de la Suva lorsqu’une tique est déjà fixée dans la peau? «La tique doit être retirée le plus vite possible. Il faut saisir la tique à sa base avec une pince à épiler, par exemple, et l’arracher à la verticale de la surface de la peau», explique Anja Zyska, en précisant qu’il ne faut pas oublier de désinfecter ensuite l’endroit de la piqûre.
En cas de rougeurs cutanées autour d’une éventuelle piqûre de tique, associées à des symptômes grippaux comme de la fièvre et des maux de tête, il est impératif de consulter immédiatement un médecin.
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Jean-Luc Alt
Porte-parole
Portrait de la Suva
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