Une détermination à toute épreuve malgré une paraplégie
Victime d’un grave accident lors d’une randonnée en raquettes en 2002, Ursula Schwaller ne peut plus se déplacer qu’en fauteuil roulant. Malgré un autre coup du sort survenu il y a trois ans environ, elle multiplie les succès sportifs et professionnels.
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Aujourd’hui âgée de 46 ans, Ursula Schwaller effectuait une randonnée en raquettes sur le Moléson avec son partenaire lorsqu’elle a glissé. Après avoir perdu l’équilibre, elle est passée par-dessus la falaise et a fait une chute de huit mètres dans le vide. «J’ai atterri dans un ruisseau. J’ai tout de suite su que j’étais devenue paraplégique», se souvient-elle. Elle craignait pour sa vie, car la Rega ne parvenait pas à accéder au lieu de l’accident à cause du brouillard. Elle souffrait d’hypothermie et pouvait à peine respirer, car une côte cassée lui transperçait un poumon. «Alors que la Rega s’apprêtait à rebrousser chemin, le ciel s’est éclairci et un sauveteur est descendu jusqu’à moi au moyen d’une corde.
De nouvelles perspectives
«Au début de mon séjour au Centre suisse des paraplégiques de Nottwil, j’ai subi une profonde dépression.» Ursula Schwaller a fini par convenir avec son médecin qu’elle se battrait pendant un an avant de décider de continuer à vivre ou non. «Il m’a fallu bien moins de temps que cela pour décider de m’accrocher. J’avais besoin de perspectives, et je me les suis rapidement vu offrir.» Deux semaines après son accident, Marcel, son partenaire, lui a apporté un catalogue de vélos à main lors d’une visite au centre pour paraplégiques. «Je voulais absolument avoir un de ces engins, car j’étais déterminée à refaire du vélo même après mon accident.» Elle rêvait de parcourir la Suède. Cette Fribourgeoise s’est ensuite découvert une passion pour le vélo à main pratiqué à haut niveau, au point de décrocher en 2009 trois titres de championne du monde à Bonogno, en Italie: sur route, en contre-la-montre et en relais. «Je n’aurais jamais vécu de telles émotions si je n’étais pas devenue paraplégique», reconnaît-elle.
Continuer de travailler
Ursula Schwaller était architecte depuis seulement un an quand elle a eu son accident. «Mon employeur a tout de suite accepté d’aménager les bureaux pour les rendre accessibles en fauteuil roulant. Son soutien a été déterminant pour moi.» Peu après avoir quitté le centre pour paraplégiques, Ursula Schwaller a assumé la conduite des travaux de construction de sa maison. Elle en a tiré de précieuses expériences: «En tant que femme et personne à mobilité réduite, je dois faire preuve d’une grande assurance en cas de conflit, surtout dans cette branche.» Si elle ne se sent parfois pas vraiment prise au sérieux, cela fait bien longtemps que les conflits ne lui font plus peur.
Un nouveau coup du sort
Ursula Schwaller a été victime d’un autre accident grave il y a un peu plus de trois ans: alors qu’elle s’entraînait, une voiture lui a grillé la priorité dans un giratoire, lui écrasant les deux jambes. Ursula Schwaller a subi plusieurs fractures qui ont nécessité six opérations et l’ont empêchée de travailler à plein temps pendant deux ans. «Je me suis souvent demandé lequel des deux accidents avait été le plus grave.» Les douleurs aux jambes n’étant pas transmises au cerveau à cause de la paraplégie, elles se manifestaient sous la forme d’une spasticité. «Elle était si importante que mon bassin s’est déplacé de six centimètres. Pendant très longtemps, aucune thérapie ne permettait d’y remédier.» Aujourd’hui rétablie, Ursula Schwaller se réjouit d’avoir pu découvrir un nouveau sport: le VTT.